- ÉDOM
- ÉDOMÉDOMPeuple du désert situé entre la mer Morte et le golfe d’Aqaba. Les traditions bibliques le rattachent à la descendance d’Abraham; l’ancêtre des Édomites, Ésaü, surnommé Édom («le Rouge»), est présenté comme le frère jumeau de Jacob (Gen., XXV, 19-30). Le nom d’Édom désigne plus précisément les tribus sémitiques de semi-nomades qui, vers le \ÉDOM XIVe siècle s’établissent sur le territoire situé au sud de la mer Morte. D’après les textes égyptiens (papyrus Anastasi VI, fin \ÉDOM XIIIe s.), les nomades de cette région font paître leurs troupeaux jusque dans les pâturages du delta du Nil. D’après la Genèse (XXXVI, 31), ces tribus s’organisent en royaume avant l’arrivée des Israélites, mais leur confédération ne semble pas connaître de succession dynastique; le roi est choisi tour à tour dans chacune des tribus (Gen., XXXVI, 32-39).Au moment de l’Exode, Édom s’oppose au passage des tribus israélites (Nomb., XX, 14-21) et, un peu plus tard, les Amalécites, un clan de cette confédération, razzient le sud de la Palestine (Négev) si bien que Saül organise une expédition contre eux (I Sam., XV). Vers \ÉDOM 1000, David conquiert le royaume édomite et l’annexe au sien (II Sam., VIII, 13-14) à la suite d’une guerre cruelle; cependant le jeune prince royal, Hadad, réussit à s’enfuir en Égypte, où le pharaon lui accorde son appui; sous Salomon, Hadad rétablit sa suzeraineté sur une partie au moins du royaume d’Édom (I Rois, XI, 14-15). Vers \ÉDOM 850, le roi d’Édom se joint aux rois d’Israël et de Juda pour réprimer la révolte de Mesha, roi de Moab (II Rois, III, 4-9). À la suite de l’échec de cette expédition, les Édomites s’affranchissent peu à peu de la domination judéenne et reprennent Élat (II Rois, VIII, 20-22), contrôlant ainsi la route de la Aravah. Les rois de Juda Amasias (II Chron., XXV, 11-12) et Ozias (II Rois, XIV, 22) repoussent les incursions édomites et reprennent le contrôle d’Élat. Finalement cette ville est reprise par les Édomites à l’époque d’Achaz (II Rois, XVI, 6), et leur royaume connaît alors une période de prospérité remarquable, attestée par les découvertes archéologiques: les textes assyriens d’Adadnirari III à Assarhaddon mentionnent Édom comme une puissance politique et militaire avec laquelle il faut compter. On connaît ainsi les noms de plusieurs rois édomites: Qosmalaka (sous Téglatphalasar III, \ÉDOM 745-\ÉDOM 727), Aiarammu (sous Sennachérib, (\ÉDOM 704-\ÉDOM 681), Qosgabri (sous Assarhaddon, \ÉDOM 680-\ÉDOM 669). Ce dernier roi est aussi mentionné sur une estampille trouvée près de Pétra.À la fin du \ÉDOM VIIe siècle, les Édomites participent, avec les Judéens et les Moabites, à la coalition des États de Syrie-Palestine contre Babylone (Jér., XXVII, 3), mais ils se retournent bientôt contre leurs alliés, comme en témoigne un ostracon hébreu trouvé à Arad, et conquièrent le Négev et le sud de la montagne de Juda (vers \ÉDOM 597). Après la chute de Jérusalem, Hébron, Lakish et Marésha deviennent des villes édomites. Cependant, cette expansion ne dure pas: le royaume édomite perd très vite son indépendance et est intégré dans une confédération de tribus arabes dirigée par le roi de Qédar. Plus tard, leur territoire est partiellement intégré dans le royaume nabatéen avant d’être «judaïsé» par Jean Hyrcan vers \ÉDOM 109. L’«Idumée» connaît alors une nouvelle gloire, puisqu’elle donne à Jérusalem la famille royale des Hérodes, et spécialement Hérode le Grand (\ÉDOM 37-\ÉDOM 4).Au point de vue archéologique, le pays édomite a surtout été exploré et étudié par N. Glueck qui a dirigé les fouilles de Tell El-Kheleifeh près d’Élat. Une expédition anglaise dirigée par C. M. Bennett a fouillé les sites transjordaniens d’Oumm El-Biyara près de Pétra (1960, 1963, 1965) et de Buseira (1971, 1972).Édomsurnom d'ésaü (Bible, Genèse, XXV), ancêtre des édomites ou Iduméens.— Pays d'édom: V. Idumée.
Encyclopédie Universelle. 2012.